Cette semaine, Leiloona nous propose une photo de Julien Ribot !
Bonne lecture 🙂
PRENDRE L’AIR
Ce soir c’est le grand soir.
Des semaines qu’elle l’attend. Des semaines qu’elle le prépare. Des semaines qu’elle vérifie que rien ne viendra entraver la réussite de son projet.
Mais quand l’averse commence à tomber, c’est la douche froide. Émilie se précipite dehors et enlève tout ce qui est accroché. Jérémy la rejoint et l’aide. Tout ce qui était accroché sur le fil se retrouve dans le panier. Jérémy rentre tout à l’abri.
– Ce n’est qu’une averse, ça va passer. Ne t’inquiète pas. On finit de préparer les tables à l’intérieur et dans 10 minutes on retournera dehors. Je te le promets.
À peine 5 minutes plus tard, l’averse est terminée. Il est 17h35, les premiers invités vont arriver vers 18h00. Il n’y a pas de temps à perdre. Elle attrape un torchon, essuie fils et pinces à linge et remet tout en place.
Au bout de 20 minutes, tout est prêt. Les nuages sont partis. Le soleil devrait les accompagner pendant 2 bonnes heures encore. La lumière est jolie, les rayons éclairent le talent d’Émilie.
Ses parents arrivent alors. Ce sont les premiers. L’angoisse monte en elle. Jérémy lui sert la main et lui souffle quelques mots à l’oreille. Son travail est magnifique, tout le monde va être fière d’elle.
Ses parents la serrent dans leurs bras et arpentent le jardin à la découverte du talent de leur fille.
Pendant plus de 2 ans, elle est allée de prison en prison, a obtenu l’accord de photographier un quotidien méconnu qui fait peur, a capturé des visages, des instants. Elle a parlé avec ces détenus qui attendaient la fin de leur peine. Elle a appris à les connaître et a voulu leur rendre hommage.
Ses photos ne montrent pas la solitude, la douleur, la détresse. Ses photos respirent l’espoir, l’envie, le renouveau. L’espoir d’une seconde chance, l’envie de s’en sortir, de tout recommencer à zéro pour ne jamais se retrouver derrière les barreaux.
Alors, quand elle a commencé à monter son expo, elle n’a pas voulu installer ses photos en intérieur. Elle voulait un endroit ouvert. Un endroit où ses photos puissent vivre, respirer le grand air, recevoir la lumière, le soleil … et même la pluie. Un endroit qui contraste avec l’environnement de ses photos.
Elle a donc trouvé une salle avec un grand jardin et a négocié avec le propriétaire pour y faire installer poteaux et fils à linge pour qu’elle puisse y accrocher ses photos.
Les invités continuent d’arriver, quelques journalistes sont présents, champagne et petits fours circulent. Le vernissage peut commencer.
Voilà une bien jolie utilisation des pinces à linge !
Merci beaucoup 🙂
Un belle expo en plein air pour des hommes emprisonnés !
Merci ! 🙂
Un risque d’évasion qui en valait la peine puisque le soleil même veut bien être au rendez-vous !
Bises
Oh oui …
Merci 🙂
Quand je lis certains textes comme cela, j’ai honte des quelques mots que j’arrive parfois à écrire pour l’atelier ! Merci pour le partage ♥
Merci !
Au contraire, je me laisse des fois un peu trop emporter par les mots et les phrases ^^
Chouette idée! Si tu es bordelaise, nous aurons peut-être l’occasion de nous croiser, je vis loin mais Bordeaux est mon prof d’attache.
Merci !
Oui, j’habite à Bordeaux depuis quelques mois. Ca serait un plaisir de te rencontrer dans cette si jolie ville 🙂
je suis en poste à l’Ile Maurice mais je serai à Bordeaux le 6 juillet!
Ah oui en effet, ce n’est pas à côté !!
Je note la date du 6 juillet 😉
J’y reste quelques jours
On a envie d’aller la voir cette expo. Un beau sujet, traité avec sensibilité.
ah je vais aller voir !!
J’aime beaucoup ta façon d’écrire !!
Bisous vudemes lunettes !! j’adore le pseudo !! lol !!
Merci beaucoup 🙂
Merci beaucoup 🙂
quel beau projet ! il faudrait le mener à bien dans la réalité 😉
C’est vrai que ça serait un beau projet … Merci 🙂
Je viendrais bien vudemeslunettes voir cette expo.
Merci 🙂
Faudrait soumettre l’idée à de « vrais » photographe (moi je suis bien plus à l’aise avec mon clavier qu’avec un appareil photo :))
Ton texte me rappelle une expo vue dans les jardins du centre culturel de Vientiane. Là aussi les photos étaient accrochées à des fils au milieu des arbres.
Oooh ça devait être sympa !!
Merci pour ton passage 🙂
Belle idée.
Ravie de savoir que tu es bordelaise. Quand à moi, je suis bordelaise de coeur; je n’habite pas loin.
Ce serait bien, si tu acceptes de me rencontrer, aussi. Pour le 6 juillet, pour moi, ce n’est pas possible: je participe à un festival de théâtre. Mais pourquoi pas une autre fois.